Je me rendais sans le savoir vers une des conférences la plus longue de l’histoire, pas par sa contenance, mais par le fait que nos deux ministres sont arrivés avec plus d’une heure et demie de retard, estimant sans doute que le peuple attendra bien sagement, quoi qu’il arrive. La suite n’étant qu’une parodie de conférence, tentant de masquer le problème de l’automobile derrière un écran de fumée, tel David Copperfield faisant disparaître la Tour Eiffel !
Nos deux compères nous racontent, avec une grossière nonchalance, qu’ils ont trouvé des « gros sous » pour sauver la planète Auto. Des dizaines de millions d’euros d’un mystérieux fond d’aide, viendraient de nulle part, ou je l’espère, pas comme à l’accoutumée de notre célèbre planète « Fond de poche du peuple ». Selon eux, le parc automobile doit changer et évoluer vers des énergies nouvelles. Ouaouh ! Merci pour ce scoop tant attendu ! C’est là que j’ai vraiment eu le sentiment que l’on se payait nos têtes. Sachant que nos parcs autos sont tous bourrés à craquer depuis 10 ans et que ces véhicules seront sans doute destinés à quelques pays étrangers, vendus deux fois moins chers qu’en France pour ne pas faire profiter le peuple français d’une telle aubaine. Non, lui, devra acheter, contraint et forcé, le véhicule de demain à des prix pharaoniques. Bon, j’avoue, je m’égare ! Revenons plutôt sur le sujet des petites PME qui payent trop cherles erreurs du passé de nos constructeurs. La dernière idée de Monsieur Estrosi : Les pièces détachées doivent être fabriquées et livrées dans de meilleurs délais. Ce que l’on ne nous dit pas, c’est le coût d’une telle exigence.1/ Est-ce que le client paiera plus cher ?2/ Si oui, qu’elle en sera la marge déjà astronomique des constructeurs ?3/ Est-ce que le salarié de la PME touchera un petit pécule sur sa feuille de paye ?Après six ou sept malheureuses questions, nos deux super-ministres sont repartis beaucoup plus vite qu’ils ne sont arrivés, laissant derrière eux comme d’habitude une traînée d’incertitude. La prochaine fois, je n’oublierai pas de me munir de mon rabot à langue de bois. Ludovic Thomas