CYCLOS-POUSSES, MINI-BUS ELECTRIQUES… |
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Quel avenir pour les taxis avignonnais ?
Chauffeur de taxi, un métier d’avenir ? La question mérite d’être posée tellement cette profession est prise d’assaut par une multitude d’offres de transports urbains et inter-urbains. Avignon, ville moyenne de près de 90.000 habitants qui compte 46 taxis, est l’illustration parfaite d’une situation qui ne manque pas d’inquiéter les chauffeurs de taxi. D’autant qu’ils dénoncent une concurrence parfaitement déloyale. Dans le collimateur de Jean Capezza, le président du Syndicat des artisans taxis du Vaucluse, et de Patrick Delpago, le président de l’association Taxi Radio Avignonnais, les cyclos-pousses rapportés du Laos par deux jeunes entrepreneurs. Deux véhicule hybrides, qui fonctionnent à la force du jarret, mais qui bénéficient également d’une assistance électrique. Selon les taximen, ces engins qui ont fait un tabac durant le festival d’Avignon posent plusieurs types de problèmes. Pour Jean Capezza, “ils deviennent de véritables taxis” (Vaucluse-Matin du 1er décembre 2007). Surtout depuis qu’ils assurent des courses “extra-muros”, c’est-à-dire au-delà des remparts qui ceinturent l’hyper centre-ville. Et puis, est-il pertinent de continuer à les considérer comme de simples bicyclettes alors qu’ils fonctionnent aussi à l’énergie électrique ? Mais il se trouve que les pères de ces cyclos-pousses version avignonnaise, expliquent que rien ne s’oppose à leur activité: “Nous avons peut-être une assistance électrique mais nous restons des vélos, et ça nous permet d’appliquer nos propres tarifs. On n’a pas la même règlementation que les véhicules motorisés.” Pour l’instant, une directive européenne les assimile bel et bien à des vélos.
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Et ils ont
bien l’intention de continuer à exercer où bon leur semble. Autre motif d’inquiétude pour les taximen avignonnais, les bus Baladine. Des véhicules électriques mis en oeuvre par la mairie il y a quelques semaines. Présentés comme “écologiques et ludiques”, ils desservent le centre-ville. Alors, chauffeur de taxi, métier d’avenir ou non? D’autant que dans le cadre d’un projet de transports en commun en site propre, la Communauté de communes du Grand Avignon évoque la possibilité de relancer le…tramway. Comme au 19ème siècle. Pas plus sots que les autres, les taximen n’ignorent pas que ces mesures visent à inciter les usagers à laisser leur propre véhicule au garage afin de se réapproprier les transports publics. Mais il n’en demeure pas moins qu’ils n’entendent pas se laisser asphyxier économiquement. Car leur automobile est leur outil de travail et donc leur moyen de subsistance. Du côté de la gare TGV, l’un d’entre eux a une solution toute trouvée: “Puisque personne ne fait rien pour nous, je vais acheter un pousse-pousse et un mini-bus. Le soir et la nuit je ferai le taxi, le matin, après avoir dormi deux heures, je ferai le pousse-pousse dans Avignon, et les week-end après la sieste je conduirai le troisième âge à l’opérette avec mon mini-bus. Sinon, c’est la mort assurée…” |