Quand, à l’occasion de l’élection présidentielle de 2006,
Des idées neuves, la volonté affichée de la « rupture », la promesse d’un rajeunissement de la classe politique… emporte la décision de Véronique. Elle se lance, tête baissée, dans une mêlée : la circonscription qui lui est dévolue est devenue un solide bastion de la gauche-bobo. Mais tout semble possible. Hélas, la « carte du tendre » devient rapidement un chemin de croix : peu importent les finasseries des comptes de campagne, l’amateurisme des équipes centrales de l’UMP, l’incroyable dédain des grands (chefs) pour les petits (candidats) ; passons encore sur la vie familiale saccagée. Le pire, c’est la médiocrité de certains militants de base ; le double langage des apparatchiks ; la haine des godillots* qui ne supportent pas l’irruption d’un regard neuf sur la politique de terrain, surtout quand celle par qui le scandale arrive est une femme ! Dès lors, les distributions quotidiennes de tracts à la sortie du métro, les marchés à arpenter chaque semaine, les réunions, les tournées de boîtes à lettres ou le porte à porte, tout devient calvaire. Pourquoi ? Parce que les crabes ne voulaient pas d’une victoire gagnée par une femme de la société civile en rupture avec leurs petits arrangements.
Flammarion – 248 pages – 19 €
Médecin,
*Personne exécutant les ordres ou suivant les consignes sans discuter, en particulier parlementaire qui suit sans discuter les consignes de vote de son parti